Actualités & analyses > PSE et expert CSE : quels leviers d’action ?
Aujourd’hui, nous sommes ravis de vous inviter à découvrir notre tout premier podcast, dédié à un sujet essentiel : l’expertise au service des élus du CSE face à un projet de PSE.
À Tandem Expertise, nous savons à quel point les représentants du personnel jouent un rôle déterminant dans la défense des emplois et des droits des salariés. Face à un PSE, ils doivent s’appuyer sur une connaissance approfondie des enjeux économiques, sociaux et juridiques pour mener des négociations éclairées et efficaces.
🧐 Pourquoi ce podcast ?
Notre ambition est de rendre ces sujets accessibles à tous, grâce à un format pédagogique et interactif. Nous vous offrons des analyses claires, des conseils pratiques et des retours d’expérience, afin d’aider les élus du CSE à comprendre et à agir avec confiance.
Au programme :
– Les fondamentaux du PSE et les leviers d’action à disposition des élus
– L’importance de l’expertise pour une négociation efficace.
À qui s’adresse ce podcast ?
À tous ceux qui veulent mieux comprendre les mécanismes du PSE et le rôle central des élus du CSE dans ces situations complexes. Que vous soyez élu, salarié, ou simplement curieux des dynamiques du dialogue social, ce podcast est fait pour vous !
Rejoignez-nous dans cette aventure !
Ce podcast marque le début d’une série de contenus dédiés à l’accompagnement des élus du CSE.
(Voix réalisées par I.A.)
Actualités & analyses > Qu’est ce que la PPVE ?
💬 Vous avez entendu parler du Plan de Partage de la Valorisation de l’Entreprise (PPVE) sans vraiment savoir de quoi il s’agit ? Ce podcast est fait pour vous !
En moins de 15 minutes, Tandem Expertise vous explique ce dispositif qui permet aux salariés de toucher une prime si la valeur de leur entreprise progresse sur trois ans.
🔎 Au programme :
- Dans quelles entreprises le PPVE peut-il être mis en place ?
- Quelles sont les conditions pour en bénéficier (ancienneté, présence…) ?
- Comment est calculée la prime selon que l’entreprise est cotée en bourse ou non ?
- Quelles exonérations fiscales et sociales sont prévues ?
🎯 Un focus tout particulier est mis sur le rôle stratégique des représentants du personnel dans la négociation de cet accord collectif. Un levier à ne pas sous-estimer pour garantir plus d’équité et d’implication des équipes.
🎧 À écouter pour comprendre, anticiper… et pourquoi pas négocier au mieux
(Voix réalisées par I.A.)
Actualités & analyses > Evolution de la CSRD et des modifications apportées par l’Omnibus
Contexte
L’Omnibus est une directive proposée par la Commission européenne en février 2025 pour modifier plusieurs règlements du Pacte vert, dont la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cette directive, adoptée en 2022 et entrée en vigueur en 2024, impose aux entreprises de l’UE de publier des informations sur leur impact environnemental et social. Cependant, face aux critiques des entreprises et aux pressions politiques, l’Omnibus propose d’alléger ces obligations.
Principales modifications apportées par l’Omnibus
- Réduction du champ d’application de la CSRD
- Seulement 11 000 entreprises seraient concernées au lieu des 55 000 initialement prévues.
- Seules les entreprises de plus de 1 000 salariés (contre 250 auparavant) et dépassant un certain seuil financier (CA ≥ 50 M€ ou bilan ≥ 25 M€) seraient soumises aux obligations de reporting.
- Pour les entreprises hors UE, le seuil de chiffre d’affaires en Europe passe de 150 M€ à 450 M€ avant d’être concernées par la CSRD.
- Les obligations de reporting sont reportées de 2 ans, jusqu’en 2028.
- Simplification des normes de reporting
- Suppression des normes sectorielles spécifiques.
- Réduction des informations demandées sur la chaîne de valeur.
- Maintien d’une assurance limitée par les auditeurs, sans passage à une vérification plus stricte.
- Allègement des obligations pour d’autres réglementations
- Taxonomie (classification des activités durables) : réduction du nombre d’entreprises concernées et baisse des données à fournir.
- Devoir de vigilance (CS3D) : limitation aux seuls fournisseurs directs et suppression de la responsabilité civile des entreprises.
- Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) : suppression de 90 % des entreprises couvertes par cette taxe.
Conséquences et critiques
- Un recul majeur du Pacte vert
- La réduction du nombre d’entreprises concernées affaiblit considérablement l’impact de la CSRD.
- Seules 0,03 % des entreprises européennes seraient concernées.
- Risque de créer une économie à deux vitesses, favorisant les grandes entreprises au détriment des PME.
- Une décision critiquée par de nombreux acteurs
- Les syndicats dénoncent un recul des droits humains et environnementaux.
- Le Medef estime que ces allègements restent insuffisants pour améliorer la compétitivité des entreprises.
- De nombreuses entreprises favorables à la CSRD regrettent un retour en arrière après avoir investi du temps et de l’argent pour se conformer aux nouvelles règles.
- Un manque de transparence et une incertitude juridique
- Aucune étude d’impact sérieuse n’a été réalisée pour justifier ces changements.
- L’UE a cédé aux pressions des lobbies et des États-Unis, qui critiquaient l’extra-territorialité de la CSRD.
- L’avenir des réglementations reste incertain, ce qui complique la planification des entreprises.
Prochaines étapes et perspectives
- L’Omnibus doit encore être débattu au Parlement européen et par les États membres.
- Le processus pourrait durer jusqu’en 2026 ou 2027 avant que les nouvelles règles soient appliquées.
- Certains acteurs espèrent que les modifications seront révisées pour éviter un affaiblissement trop important de la CSRD.
Conclusion
L’Omnibus représente une réduction drastique des obligations de reporting et une remise en question des engagements du Pacte vert. Si les entreprises gagnent en simplification administrative, le risque est grand de voir l’impact environnemental et social des entreprises européennes moins bien contrôlé.
Cependant, la CSRD a déjà permis de structurer les démarches de durabilité des entreprises, et beaucoup continueront à l’appliquer volontairement. L’avenir de cette réglementation dépendra des négociations politiques à venir.
Actualités & analyses > Tout sur la contre-visite médicale
📝 Chez Tandem Expertise, nous avons étudié en détail le récent décret du 5 juillet 2024, qui précise les modalités de la contre-visite médicale pour les salariés en arrêt maladie. Ce décret apporte des clarifications importantes sur les droits et obligations des employeurs et des salariés dans ce contexte.
Pour en savoir plus sur ces nouvelles dispositions et leurs implications, n’hésitez pas à consulter notre analyse complète. Nous restons à votre disposition pour répondre à toutes vos questions !
🔗 Contre visite médicale 2024 -TANDEM EXPERTISE
#DroitDuTravail #SantéAuTravail #RH #Législation #TandemExpertise #ContreVisiteMédicale
Actualités & analyses > A votre avis ?
Ce qui a longtemps été toléré par l’URSSAF a désormais disparu !
Pour des raisons d’équité, de nombreux CSE vont devoir revoir leurs critères d’attribution pour bénéficier des Activités Sociales et Culturelles (ASC) 💡
La raison ? Cette jurisprudence ! 👇
Actualités & analyses > A votre avis ?
À votre avis, qui paye l’expertise pour préparer la négociation sur l’égalité professionnelle dans l’entreprise ? 🤔
L’employeur ? Le CSE ? Les deux ?
On vous dit tout ! 👇
Actualités & analyses > Coup dur pour la réserve de participation
Décision défavorable du Conseil Constitutionnel concernant la réserve de participation
Coup dur la semaine dernière concernant la réserve de participation, mécanisme emblématique en France assurant une redistribution des bénéfices aux salariés.
La réserve de participation repose sur un calcul complexe (1/2 x (B – 5% de C) x S/VA) visant à déterminer la part des bénéfices devant être allouée aux salariés.
La récente décision du Conseil Constitutionnel, en réponse à une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) provenant du CSE de Procter & Gamble, a validé la constitutionnalité de l’article L. 3326-1 du code du travail, dans sa rédaction issue de l’ordonnance n° 2007-329 du 12 mars 2007 relative au code du travail (partie législative). En d’autres termes, elle confirme qu’une fois que le calcul de la réserve de participation a été certifié par le commissaire aux comptes de la société et que l’administration fiscale n’a pas remis en question le calcul de l’impôt de l’exercice correspondant, le CSE n’a plus le droit d’en contester le calcul…
Cette clarification juridique a des implications majeures, notamment en ce qui concerne les pratiques d’optimisation fiscale et les abus de droit liés à des actes de gestion, tels que les politiques de prix de transfert, le niveau de management fees. L’optimisation fiscale, bien qu’autorisée dans certaines limites (seule l’évasion fiscale reste interdite) permet de piloter la marge bénéficiaire au sein d’un groupe d’entreprises, souvent au détriment de celles employant un plus grand nombre de salariés.
Cette décision du Conseil Constitutionnel renforce cette réalité, créant ainsi un déséquilibre potentiellement préjudiciable aux intérêts des salariés. En résumé, cette décision marque un tournant regrettable pour les salariés français, affaiblissant la capacité des instances représentatives du personnel à contester les montants de bénéfices certifiés, même dans les cas où des pratiques d’optimisation fiscale sont utilisées.
C’est un coup dur pour le concept du « partage de la valeur« , une expression qui, ironiquement, occupe actuellement toutes les conversations.
Actualités & analyses > Vérification du calcul de la participation
Dans une décision rendue le 25 octobre 2023, la Cour de cassation a soumis au Conseil constitutionnel une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) concernant l’article L.3326-1 du Code du travail, dans une affaire portait par le CSE, FO et la CGT de Procter & Gamble à propos du calcul de la participation versée en 2014 aux salariés de l’entreprise.
L’article du code du travail empêche toute remise en question de l’attestation émise par le commissaire aux comptes (ou l’inspecteur des impôts), utilisée pour calculer le montant de la réserve spéciale de participation des employés, même en cas de fraude ou d’abus de droit de la part de l’entreprise : cette disposition suscite de vives critiques, notamment de la part de nombreux syndicats.
Selon la chambre sociale, elle pourrait être interprétée comme une violation significative du droit à un recours juridictionnel effectif pour les salariés.
Nous attendons maintenant la réponse du Conseil constitutionnel.
En cas de déclaration d’inconstitutionnalité, les répercussions sur le droit à participation des travailleurs pourraient être considérables !
Cela souligne l’importance de suivre de près l’évolution de cette affaire et de comprendre les implications juridiques pour les employés et les entreprises concernées.
TANDEM EXPERTISE a déjà été confronté à cet obstacle juridique. Nous serons par conséquent attentifs à cette QPC concernant les possibles recours concernant le calcul de la participation qui restent aujourd’hui sans suite, du fait de l’attestation du commissaire aux comptes qui fait force de loi.
> en pièce jointe la saisine qui contextualise la situation et la demande de QPC : 20231077_saisineCCass – Participation QPC
Actualités & analyses > Donner vie à votre rapport de gestion
Actualités & analyses > Webinaire spécial NAO
En partenariat avec Miroir Social, Tandem Expertise vous propose un webinaire le 18/03/22 avec pour thème :
Comment aborder votre NAO dans le contexte actuel d’inflation ?
Inscription en suivant le lien : app.livestorm.co/miroirsocial/n
Actualités & analyses > LA LOI CLIMAT 2021 ET IRP
Tandem Expertise accompagne les représentants des salariés dans leurs démarches autour de la loi Climat #RSE #environnement #bilanCarbone
Actualités & analyses > Le télétravail : quels impacts sur les conditions de travail ?
Actualités & analyses > Questions environnementales : élargissement des attributions du CSE et du périmètre de la mission des experts-comptables
Actualités & analyses > Le vote de la loi climat et après ?
Actualités & analyses > Quel est le rôle du CSE dans la conditionnalité des aides publiques aux entreprises ?
Actualités & analyses > Les restructurations vont continuer de plein fouet pendant l’année 2021
A l’heure où nombre d’entreprises reçoivent des subsides de l’Etat pour traverser la pandémie sans trop de casse sociale, beaucoup d’entre elles mettent en œuvre en parallèle des accords de différentes nature (APC, PSE, etc.).
Paroles de cabinets d’experts (dont Julien Sportès, président de TANDEM Expertise) accompagnant les CSE sur quelques coulisses de négociations et des compromis parfois acceptés pour faire aboutir les dossiers sont à lire en suivant le lien ci-dessous :
Dans les coulisses des négociations et des validations des DIRECCTE
Actualités & analyses > Tandem Expertise fait son Webinaire (5 mars-21)
Départs individuels non remplacés : comment peser sur la face cachée des restructurations permanentes ?
Licenciements individuels, démissions, ruptures conventionnelles, non-reconductions des CDD et des contrats d’intérim, départs à la retraite… Ces départs individuels quotidiens de l’entreprise ne sont pas toujours remplacés et les suppressions de postes qui en découlent ne donnent pas lieu à information-consultation des CSE : c’est la face cachée des micro-restructurations permanentes en œuvre dans de nombreuses entreprises pour gérer les réductions des effectifs.
Le besoin de vigilance des élus sur ces réorganisations rampantes s’impose d’autant plus que les projecteurs sont aujourd’hui braqués sur les restructurations collectives (PSE, PDV, RCC, APC…), particulièrement médiatiques alors que ces dernières ne constituent que la partie émergée de l’iceberg des suppressions de postes et des inscriptions à Pole Emploi.
- Comment les représentants du personnel peuvent-ils mieux identifier et réagir face à ces restructurations qui interviennent tout au long de l’année ?
- Comment mesurer et limiter les incidences de ces restructurations courantes sur les conditions de travail des salariés ?
Pour poser le sujet et en discuter :
- Annie Jolivet, Chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail du Cnam
- Wahiba Kherzi, Administratrice CGT au FASTT (Intérim)
- Frédéric Guyonnet, Président du SNB CFE-CGC (Banques)
- Anousome Um, Délégué syndical central adjoint SUD Télécom (Le cas Mobipel)
Avec le regard de Julien Sportes, Président de Tandem Expertise
Pour vous inscrire, suivez le lien : https://app.livestorm.co/miroirsocial/departs-individuels-non-remplaces-comment-peser-sur-la-face-cachee-des-restructurations-permanentes
Actualités & analyses > Télétravail : enjeux et moyens d’action pour le CSE
« Crise sanitaire, incitation du gouvernement, modification de l’organisation du travail, évolution des pratiques managériales, nouvel équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, vécus individuels … » : le télétravail devient un sujet de première importance pour les entreprises, les salariés et leurs représentants :
- La mise en œuvre du télétravail n’a jamais été autant discuté, de nombreux enjeux émergent pointant l’importance de la négociation collective.
Et dans le cadre de la crise COVID, le télétravail s’inscrit dans les obligations de l’employeur en matière de santé, sécurité et conditions de travail, avec l’obligation d’informer et consulter le CSE sur le plan de continuité d’activité et sur toute modification de l’organisation du travail (L. 2312-8)
- Des délais doivent être respectés, même s’ils sont réduits dans le cadre de l’urgence sanitaire (jusqu’au 16 février 2021).
Pour l’exercice de sa mission de contrôle, le CSE peut s’appuyer sur l’inspection du travail. En effet les inspecteurs du travail doivent s’assurer que le télétravail est bien respecté, « dès lors que cela est possible en fonction des situations réelles de travail et des activités exercées ».
Rappelons que le télétravail occasionne des modifications organisationnelles et impacte le collectif de travail et les salariés individuellement et des risques psychosociaux peuvent être engendrés/accentués par le télétravail. Le CSE peut être force de proposition et demander à l’employeur de définir précisément :
- les modalités d’application du droit à la déconnexion,
- des horaires de travail,
- Une réduction/limitation des accès à distance avant et après certaines heures…
C’est dans ce contexte que nous vous proposons quelques pistes de réflexion sur les enjeux du télétravail et les moyens d’action du CSE, en cliquant sur le lien suivant :
==> document est à télécharger, en cliquant ici (à ouvrir dans votre dossier « téléchargements »)
Prenez soin de vous.
Actualités & analyses > Les formations à distances restent la règle pendant le confinement
Pour les organismes de formation et les CFA, les formations à distance restent la règle pendant le confinement, explique le ministère du travail dans un questions-réponses du 6 novembre. A titre exceptionnel, l’accueil en présentiel peut être justifié en fonction des publics accueillis ou de la nature de la formation.
Quelles sont les conséquences pour les organismes de formation et les centres de formation des apprentis (CFA) de cette nouvelle période de confinement ?
Le ministère du travail répond dans un document questions-réponses du 6 novembre 2020 aux principales interrogations et explique notamment dans quel cas les organismes de formation et les CFA peuvent conserver des modalités de formation en présentiel :
- Les formations à distances restent la règle pendant le confinement
- Des formations en présentiel justifiées par le public accueilli (les moins qualifiés, ou ne possédant pas le matériel nécessaire), ou la nature de la formation (outils /machines nécessaires ou gestes techniques)
- Des modalités pédagogiques mixtes peuvent être mises en œuvre par les organismes de formation et les CFA lorsque cela est nécessaire.
Rappelons que l’accueil des publics sur site relève de la responsabilité de l’organisme de formation ou du CFA. Et pour les formations en intra, le protocole national sanitaire est applicable à l’entreprise qui accueille le formateur.
Comme lors du premier confinement, des outils et des contenus pédagogiques sont disponibles à l’adresse suivante https://reseau.intercariforef.org/ressources/liste
Actualités & analyses > Décryptages suite à la crise du COVID_19
Suite à la crise sanitaire du Covid-19, divers droits des salariés ont été aménagés par voie d’Ordonnances ou de décrets.
Voici, ci-après, nos décryptages, pour mettre en lumière les principaux enjeux et points de vigilance pour les représentants du personnel :
à télécharger : dérogations au code du travail
- L’activité partielle :
à télécharger : activité partielle
Nous avons également rédigé une note sur le rôle du CSE au cours de cette période difficile :
- Quid du rôle du CSE ?
à télécharger : role du CSE dans le contexte du COVID19
Toute l’équipe de Tandem Expertise et Tandem Conseil & Formation reste mobilisée à vos côtés pour vous conseiller et vous aider à exercer au mieux vos mandats d’élus pendant cette crise sanitaire.
Votre santé et celle de vos proches doivent rester une priorité avant tout !
Actualités & analyses > Article Les Echos concernant le rôle de l’expert-comptable du CSE, acteur essentiel au dialogue social
Ci-joint, notre article paru dans Les Echos du mardi 10/03/20, par Julien Sportès président de TANDEM Expertise concernant le sujet suivant :
« L’expert-comptable du CSE, un acteur essentiel au dialogue social »
Les interventions de l’expert-comptable du Comité social et économique (CSE) contribuent à l’amélioration des échanges au sein de l’entreprise entre les partenaires sociaux : des missions d’analyses économiques, stratégiques et sociales à la demande des élus du personnel.
Globalement, l’expert-comptable fournit un diagnostic économique, stratégique et social pour aider les élus à mieux appréhender les enjeux de leur entreprise et anticiper les éventuelles difficultés à venir mais aussi sur les aspects de santé, sécurité et conditions de travail.
Ainsi, l’expert-comptable du CSE contribue au dialogue social entre les partenaires sociaux en fournissant des analyses indépendantes et objectives et en favorisant la prise de recul.
Actualités & analyses > Coup de froid sur le marché de l’expertise auprès des IRP
Les ordonnances Macron portent un rude coup à l’activité des consultants qui assistent les représentants du personnel. Pour l’instant, les difficultés sont surtout conjoncturelles, liées à la mise en place des CSE. Mais d’autres facteurs, structurels, vont jouer négativement, tels la réduction du nombre d’instance et le cofinancement des études.
extrait des interventions de Julien Sportès, président de Tandem Expertise :
1- Sur certaines missions, le principe du cofinancement par le CSE paraît contestable :
« Sur l’ancien périmètre CE, on a introduit le principe du cofinancement sur des missions telles que le droit d’alerte, les opérations de concentration ou l’accompagnement à la négociation dans le cadre d’un PSE, relève Julien Sportès, président de Tandem Expertise. Ce qui est extrêmement contestable. En quoi les élus auraient-ils une quelconque responsabilité sur ces sujets-là ? »
2- Autre axe de développement, repenser le contenu des missions :
« Il faut en finir avec les expertises hautement stratégiques, dont les élus ne savent que faire. Le fond du métier, c’est d’offrir du conseil pratique, opérationnel, qui servent à améliorer les conditions de travail des salariés », analyse Julien Sportès, de Tandem Expertise. Parmi les sujets prometteur, les inégalités de salaire, la participation ou l’amélioration des conditions de travail.
> ci-après le lien de l’article en libre service :
https://www.actuel-ce.fr/content/coup-de-froid-sur-le-marche-de-lexpertise-aupres-des-irp
Actualités & analyses > L’UES va-t-elle survivre à la mise en œuvre du nouveau CSE ?
Imaginée et mis en œuvre à l’époque, désormais révolue, des comités d’entreprise, des délégués du personnel et des CHSCT, l’UES va-t-elle survivre à la mise en œuvre du nouveau CSE d’ici le 31 décembre 2019 ?
L’unité économique et sociale (« l’UES ») est un périmètre d’origine jurisprudentielle d’implantation des instances de représentation du personnel :
- Conçu historiquement pour contrecarrer la multiplication des entités juridiques effectuée dans le (seul) but de contrer la mise en place d’institutions représentatives du personnel,
- l’UES a, depuis, évolué pour représenter un instrument privilégié pour la mise en place des instances de représentation du personnel au sein d’organisations d’entreprises aux structures et dimensions complexes.
- Lorsqu’elle est reconnue (dans un contexte judiciaire ou par accord collectif), le périmètre de mise en œuvre de la représentation du personnel n’est plus limité à l’entreprise mais s’étend à l’ensemble des sociétés qui composent cette UES comme si celle-ci n’était qu’une seule et même entreprise.
Dans ces circonstances, l’UES trouvait un intérêt partagé tant côté Direction que côté organisations syndicales :
- Côté direction : l’UES pouvait être un outil de rationalisation des instances de représentation du personnel : elle permettait ainsi de rapprocher, au sein d’une même instance, des sociétés juridiquement distinctes (en raison par exemple d’une politique d’acquisition sans intégration) dont les activités présentent des caractéristiques très proches
- Côté organisations syndicales : l’UES pouvait constituer une alternative plus forte qu’un comité de groupe, notamment en raison des informations-consultations obligatoires devant un CCE et/ou un CE mais inexistantes devant un comité de groupe : l’UES avait ainsi accès à des informations sur le fonctionnement de sociétés pour lesquelles, par ailleurs, elle ne disposait d’aucune information en raison de l’absence d’élus ou de section syndicale
Mais l’instauration du comité social et économique (CSE) interroge sur l’intérêt aujourd’hui pour les directions du concept même d’UES :
- Sous réserve d’obtenir l’accord des organisations syndicales représentatives majoritaires, le fonctionnement du nouveau CSE risque de relativiser fortement l’intérêt, pour une direction, du maintien de l’UES
- En effet risquent d’être négociés dans l’accord, les règles de découpage des établissements, la mise en place ou non d’une CSSCT, le nombre de représentants, le nombre de réunions, le budget ASC, etc…
- Ces nouvelles règles de fonctionnement définies par accord risquent finalement de rendre moins pertinent pour une direction, le recours à l’UES.
Les mois qui vont suivre la première mise en place des CSE nous apporteront probablement la réponse.
Article complet sur cette question est à disposition sur le portail WK-RH :
http://www.wk-rh.fr/actualites/detail/102514/le-cse-sonne-t-il-la-fin-de-l-ues-.html
Actualités & analyses > Optimisation fiscale
#social #fiscalité #impotSociété
Le billet de Guillaume Sulmont pour Tandem Expertise dans le magazine SocialCE n° 99 Mars-Avril.19, à propos de l’éventuel manque à gagner sur la participation des salariés en cas d’optimisation fiscale est à lire en PJ :
#social #fiscalité #impotSociété Le billet de @GSulmont pour @TandemExperts dans le magazine SocialCE n° 99 Mars-Avril.19, à propos de l'éventuel manque à gagner sur la participation des salariés en cas d'optimisation fiscale est à lire en PJ : pic.twitter.com/8Gow8qa8Co
— Tandem Expertise (@TandemExperts) April 29, 2019
Actualités & analyses > PDG : revenir à des rémunérations équitables
Retour sur les dernières enquêtes et études autour de la glorification de certains PDG qui serait de nature à justifier leur haut niveau de rémunération :
James Teboul et Philippe Damier rappellent, dans leur livre Neuroleadership, qu’ « il est rassurant de trouver des causes et du sens à une situation ». « Un biais d’attribution rétrospectif » conduirait ainsi à glorifier a posteriori un leader pour justifier une ascension. Comme l’exprime Daniel Kahneman, Prix Nobel d’économie, dans son livre Système 1, système 2. Les deux vitesses de la pensée (éd. Flammarion, 2011), « la chance joue un rôle important et la différence entre un brillant visionnaire et un joueur imprudent est le plus souvent jugée après les faits ».
Phil Rosenzweig, professeur de stratégie à l’IMD, école internationale de management met quant à lui en exergue l’« effet halo » : « On dit souvent des bons dirigeants qu’ils possèdent certaines qualités importantes : clarté de la vision, compétence de communication, confiance en soi, charisme, notamment. Mais plusieurs de ces qualités sont en fait dans l’œil de celui qui les regarde, alors qu’il est influencé par les résultats de l’entreprise ».
Une étude de deux chercheurs en finance, Meir Statman, de l’Université Santa Clara (Etats-Unis) et Deniz Anginer, de la Banque mondiale, publiée en janvier 2010, démontre que plus un PDG est bien classé dans le palmarès des dirigeants les plus admirés de la revue Fortune, plus la valeur boursière de l’entreprise qu’il dirige risque de décroître. Une explication, formulée par d’autres économistes des universités de Floride et de Purdue (Etats-Unis) et publiée en 2016, serait que leur notoriété les conduit à multiplier les acquisitions plutôt destructrices de valeur.
Le rapport de Proxinvest sur la rémunération des dirigeants des 120 premières sociétés françaises par leur capitalisation, publié en octobre 2018, révèle que sur la période 2014-2017, l’évolution des rémunérations des PDG n’est nullement corrélée aux performances de l’entreprise qu’ils dirigent, « Onze sociétés ont même vu la rémunération de leur dirigeant augmenter de plus de 10 % alors qu’elles se situaient dans le quartile des performances les plus faibles », précise le communiqué publié lors de la sortie du rapport.
Manfred Kets de Vries, professeur à l’Insead (Institut européen d’administration des affaires) déclare ainsi qu’ « Il est grand temps que la prochaine génération de dirigeants réfléchisse sérieusement aux défis que devront relever leurs entreprises pour durer. Un bon début serait de créer des systèmes de rémunération équitables », « le succès d’une entreprise est toujours le résultat d’un effort collectif », ajoute-t-il.
Actualités & analyses > Le collectif salarié : Technique de gestion, utopie & engagement de soi
Plutôt que de s’interroger sur « la fin du travail », n’est-il pas préférable de questionner les transformations du salariat, les changements dans les relations sociales, la dialectique des conflits dans les relations de travail ?
Pour ceci la notion de « participation », est un objet d’étude de choix, dont les premiers usages remontent à près de deux siècles : des expérimentations ont été faites au fil du temps pour élargir l’idée de la « participation » à la gestion et à l’organisation de l’entreprise, à travers des instances de représentation, des modalités d’organisation du travail par équipes autonomes ou bien encore, des groupes d’expression directe.
Ces différents usages se combinent idéalement pour transformer le salarié en « citoyen » de l’entreprise. L’examen des discours et des usages montre que la participation est soit vantée, recherchée ou requise, soit inversement combattue, bannie, interdite.
La « participation en actes » dépend étroitement de ses conditions, donc de la situation de travail et des relations qu’elle permet de développer.
Une thèse à parcourir ou lire à l’adresse suivante : https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/tel-01295467/document
ou à télécharger là :
« Travail, guerre et relations sociales » de Dominique Efros La participation salariée à une entreprise : Technique de gestion, utopie et engagement de soi.
Sociologie. Université de Paris-X, Nanterre, 2002
CEPERC – Centre d’EPistémologie et d’ERgologie Comparatives – UMR 7304
bonne lecture !
Actualités & analyses > Critique du capitalisme par Jean Ziegler
Jean Ziegler sort un nouveau livre intitulé « Les Murs les plus puissants tombent par leurs fissures » dans lequel il expose sa critique du capitalisme et du libéralisme contemporains. Les propos y sont recueillis par Denis Lafay (Les éditions de L’Aube, en partenariat avec La Tribune). En voici un extrait :
Votre combat a en partie pour théâtre l’ONU, et notamment le Conseil des droits de l’homme, dont vous êtes vice-président du comité consultatif depuis 2009. Ces dernières décennies, les droits de certains hommes ont progressé, ceux d’une grande partie des hommes ont stagné, voire reculé. Que reste-t-il des Lumières, du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau qui incarne le combat pour l’humanisation individuelle et collective de l’humanité ?
Jean Jaurès dit : « La route est bordée de cadavres, mais elle mène à la justice. » Incontestablement, l’humanisation de l’homme progresse. Voilà ce que mon expérience, mes observations indiquent. Mais elles enseignent aussi une autre réalité. En effet, comme l’étayaient les marxistes allemands composant l’École de Francfort dans les années cinquante, la justice fait l’objet d’une double histoire ; la première convoque une justice effectivement vécue, empiriquement vécue, la seconde recourt à l’eschatologie – l’étude de ce que la conscience revendique comme juste. Au premier niveau, celui de la justice effectivement vécue, la situation est terrible. Outre la famine, que faut-il penser de l’humanisation de l’homme lorsqu’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à une eau non toxique ? Lorsque la capacité des conglomérats pharmaceutiques de soigner voire d’éradiquer des maladies s’autolimite pour de basses raisons mercantiles, laissant alors les épidémies ravager les populations les plus vulnérables ? Pour les peuples du tiers-monde, la troisième guerre mondiale a bel et bien commencé. La consolidation du nombre de victimes identifiées par chacune des 23 institutions membres des Nations unies s’est élevée en 2016 à 54 millions de morts. Soit l’équivalent du nombre total des victimes militaires et civiles recensées pendant la Seconde Guerre mondiale. En d’autres termes, l’humanité du tiers-monde perd chaque année dans le silence ce que cette boucherie effroyable a infligé à l’humanité entière pendant six ans.
Pour autant, ce constat, imparable, de régression n’est pas synonyme de capitulation. L’espérance (doit) continue (r) de primer sur l’abdication…
Absolument. Mon espérance est réelle. Elle n’est nullement fondée sur un quelconque idéalisme ou de fallacieux arguments postulatoires, mais au contraire repose sur des éléments de sociologie démontrés. Parmi eux, retenons la formidable progression de ce que Theodor Adorno – philosophe et sociologue allemand [1903-1969] – nomme la « conscience adjugée » : ce que les individus considèrent individuellement « juste » se trouve un jour incarné dans une revendication collective, elle-même pierre angulaire d’un changement du monde. Voilà de quoi espérer. La problématique de la « faim dans le monde » illustre le paradigme. Dorénavant, plus personne, pas même les réactionnaires les plus obtus, n’oserait promouvoir la doctrine malthusienne de la naturalité, c’est-à-dire une gestion inhumaine de l’espérance de vie et des populations. Que la faim constitue une ignominie intolérable est définitivement admis, ancré dans les consciences citoyennes ; qu’elle persiste suscite l’indignation de la société civile, motive la colère d’une multitude de mouvements sociaux. N’est-ce pas là un progrès significatif ? La ligne de flottaison de la civilisation s’élève sans cesse. Reste l’obsession de l’incarnation. Dans quelles conditions une idée devient-elle une force matérielle ?
« Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures », soutenez-vous avec Ernesto Che Guevara. L’espérance prend forme dans l’existence de ces fissures, et surtout dans la perspective de nouvelles fissures. Ces dernières, en repérez-vous ?
Absolument partout apparaissent de nouvelles brèches, et effectivement chacune d’elles est une raison supplémentaire d’espérer. Un phénomène planétaire inédit a surgi: la société civile. Des fronts de résistance et d’initiatives alternatives aux systèmes homogènes, aux oligarchies qui orchestrent le capitalisme financier globalisé et meurtrier, s’organisent. Une myriade de mouvements sociaux sont en marche : Greenpeace, Attac, WWF, Colibris (de Pierre Rabhi), Amnesty International, le mouvement des femmes, ou encore le mouvement paysan international Via Campesina, etc. Qu’il s’agisse de son fonctionnement, de sa puissance, de son professionnalisme, cette société civile fait d’impressionnants progrès, et la révolution technologique lui fournit des armes d’une efficacité redoutable. C’est ainsi que cette fraternité de la nuit se constitue en sujet historique autonome.
La société civile voit son rayonnement grandir proportionnellement au déclin des États, qui ne sont plus des moteurs d’espérance. Sa raison d’être ? L’impératif catégorique de Kant : « L’inhumanité infligée à un autre détruit l’humanité en moi. » « Je suis l’autre, l’autre est moi » constitue son fil conducteur, et à ce titre honore la « conscience de l’identité » consubstantielle à l’homme, mais que fragilise l’obscurantisme néolibéral. Cette folle idéologie sacralise le marché, qu’elle substitue à l’homme comme sujet de l’histoire, l’homme n’étant plus qu’un rouage, une variable, un vassal du marché. Les despotes de ce marché possèdent un pouvoir qu’aucun roi, aucun empereur dans toute l’histoire n’a jamais détenu. L’une des plus grandes conquêtes de cette absolue omnipotence est la prétendue impuissance à riposter qu’elle instille dans les consciences des peuples. Et c’est à libérer ces âmes, à les aider à s’affranchir de cette suzeraineté, à leur restituer la « conscience de l’identité » d’où découlera une politique de solidarité, de réciprocité, de complémentarité, que nous devons nous employer. Et à l’accomplissement de ce projet, la société civile contribue de manière capitale.
L’impression que donnent l’auscultation du monde mais aussi les discordes sur la réalité des maux civilisationnels est que nous ne parvenons plus à contester, à combattre ce qui doit l’être – le pronom relatif concentrant l’ensemble des questionnements de justice, d’équité, d’éthique, d’universalité. Au-delà du déficit spirituel et de l’excès mercantiliste, quelles sont les causes de notre égarement ?
La folie néolibérale, les multiples agressions perpétrées par l’oligarchie financière, la théorie justificatrice d’un ordre du monde au nom duquel l’Homme n’est plus sujet de l’histoire mais vassalisé aux ravageuses lois de la marchandisation, font leur oeuvre. Malgré cela, la « conscience de l’identité » connaît des progrès. Et même foudroyants, comme en témoignent la vitalité et la variété de la nouvelle société civile planétaire, la multiplicité des mouvements sociaux et des fronts de résistance, y compris en Occident – du parti espagnol Podemos à la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. La manière dont l’Indien Evo Morales, triomphalement élu depuis 2005 à la présidence de la Bolivie, est parvenu à museler l’action impérialiste, socialement dévastatrice et irresponsable en matière environnementale, de 221 sociétés internationales exploitant gaz, mines et pétrole, est exemplaire ; il a réveillé chez ses concitoyens une identité collective grâce à laquelle l’intérêt général s’est imposé et a brisé l’aliénation.
Les Occidentaux étant privés d’exercer la violence par les armes, ont-ils trouvé dans le capitalisme spéculatif et, au-delà, dans l’inflammation consumériste, compétitrice, marchande, un moyen d’exercer « autrement » leur pulsion belliqueuse ?
L’étude lexicale des discours des capitalistes est révélatrice de dérives pathologiques. « Combat », « guerre », « conquête » , « victoire », « domination », « suprématie »… voilà ce qui compose leur vocabulaire, et même la Silicon Valley si souvent plébiscitée pour son supposé progressisme culturel et managérial en est le théâtre. L’« iconique » Steve Jobs n’exhortait-il pas ses salariés à se transformer en « soldats du Bien » mobilisés dans une « guerre économique mondiale » inédite ? Ces éléments de langage et de communication bellicistes convoquent les pires instincts de la nature humaine, qu’ils détournent et manipulent pour combattre, asservir, détruire. Tout concurrent est un adversaire, tout compétiteur est un rival et un obstacle qu’il faut « neutraliser. » Et « l’efficacité » du système capitaliste résulte en grande partie de cette machination rhétorique et comportementale.
« Plus l’horreur, la négation et le mépris de l’autre dominent à travers le monde, plus l’espérance, mystérieusement, grandit. » Vous le percevez, le ressentez, l’affirmez : l’insurrection collective des consciences, germe d’une révolution civilisationnelle inéluctable, semble donc bel et bien proche…
« Le révolutionnaire doit être capable d’entendre pousser l’herbe » ; « la révolution avance sur les pas d’une colombe » : ces pensées, confiées respectivement par Marx et Nietzsche – deux des plus fins observateurs du processus révolutionnaire -, invitent leurs disciples d’aujourd’hui à faire preuve d’une extraordinaire attention à chaque bruissement, à chaque opportunité de composer un peu mieux, un peu plus cette insurrection collective. Oui, « je suis l’autre, et l’autre est moi » : la conscience de cette réciprocité, elle-même constitutive de la conscience de l’identité, concentre une naturelle et formidable condamnation de tout ce que le capitalisme et le néolibéralisme charrient de maux humains : la loi du plus fort, celle de la concurrence sauvage, celle de la hiérarchie des succès, celle du classement humain selon les biens acquis, celle de l’exploitation incontrôlée des ressources naturelles, celle du massacre des espèces animales et végétales… In fine, cette conscience de la réciprocité est ce qui doit paver la marche en avant vers ladite insurrection, car de cette dernière dépendent d’abord l’émancipation, l’autonomisation, la libération de chaque conscience, puis le déploiement d’une solidarité et d’une complémentarité universelles.
« De chacun selon ses capacités, pour chacun selon ses besoins » : cette exhortation de Marx illustre parfaitement le combat politique, social, environnemental qu’il faut mener.
L’intégralité de l’interview est à retrouver sur le site de La Tribune.
Actualités & analyses > Négocier la mise en place du CSE
Les ordonnances de septembre 2017 révisent à la baisse les obligations de l’employeur, en lui octroyant des possibilités de négociation qui n’existaient pas auparavant. Les accords d’entreprise deviennent ainsi le moyen privilégié d’élaborer les règles de droit, que ce soit à l’occasion du protocole d’accord préélectoral, de la mise en place du CSE ou des autres accords collectifs prévus par les ordonnances.
Les employeurs sont très bien armés : ils bénéficient de services juridiques (internes ou externes), ainsi que des projets d’accords préparés « clés en main » par le Medef. Dans ce contexte, il ne saurait être question que les DS et les représentants du personnel soient démunis face à des enjeux de première importance, notamment en termes d’information-consultation et de fonctionnement du nouveau comité.
Avant toute autre chose, et le plus tôt possible, les élus doivent donc exiger des moyens pour préparer leurs négociations. Ces moyens pourront porter, d’une part sur une enveloppe de temps alloué à chaque syndicat représentatif, d’autre part sur l’appui de spécialistes (experts et/ou avocats) à la charge de l’entreprise. Faute de moyens suffisants, ils seraient en droit de considérer que le principe de loyauté de la négociation collective, auquel se réfère l’article L2222-3-1 du Code du travail, n’est pas respecté.
Il faudra se consacrer aux négociations, sans se désinvestir du travail de terrain
Ces moyens sont d’autant plus indispensables que les acteurs sociaux ne peuvent se désinvestir du travail de terrain à un moment où ils en ont le plus besoin :
- Les négociations interviendront dans un contexte d’élection professionnelle : négocier « le plus beau CSE de l’Hexagone » ne doit pas conduire à se couper du personnel… et à perdre les élections !
- Les salariés devront être associés à l’élaboration des propositions soumises à la direction, d’autant que leur appui sera indispensable si les négociations se passent mal.
Pour concilier faciliter le travail de terrain, les syndicats de l’entreprise devront en amont s’efforcer de se mettre d’accord sur ce qui ne doit pas être négocié : ils se simplifieront ainsi la tâche et éviteront des discussions chronophages sur des sujets qui n’ont pas lieu d’être débattus.
Un inventaire des sujets à ne pas négocier doit être fait
Il faut en particulier s’abstenir de négocier quand cela pourrait conduire à amoindrir les prérogatives du comité, alors que les dispositions supplétives (qui s’appliquent en l’absence d’accord) sont satisfaisantes. Dans ce cadre, trois sujets de négociation paraissent a priori devoir être écartés.
1/ Négociation relative aux 3 consultations récurrentes (article L2312-19)
> ne pas négocier la périodicité, les informations et un éventuel avis unique. En effet, faute d’accord la périodicité reste annuelle.
En outre, en matière d’informations, les articles supplétifs suivants peuvent être considérés comme satisfaisants, puisque identiques à ceux qui existaient avant les ordonnances :
- Consultation sur la situation économique et financière : articles L2312-25, R2312-16 (moins de 300 salariés) et R2312-17 (300 salariés et plus).
- Consultation sur la politique sociale : articles L2312-26 à L2312-35, R2312-18, R2312-19 (moins de 300 salariés) et R2312-20 (300 salariés et plus).
- BDES : articles R2312-8 (moins de 300 salariés) et R2312-9 (300 salariés et plus).
2/ Négociation sur le nombre d’expertises relatives aux 3 consultations récurrentes (article L2315-79) :
> cette négociation sera refusée, car son unique objet de restreindre le droit à expertise du CSE.
3/ Négociation d’un accord de groupe
> de tels accords ne sont pas souhaitables car ils conduisent à une centralisation et à un éloignement du terrain. Ils concernent la possibilité de faire du Comité de groupe l’instance consultée sur :
- Les orientations stratégiques (article L2312-20).
- Un projet émanant du groupe (article L2312-56).
Cette liste de sujets à ne pas négocier demande bien entendu à être complétée et adaptée au contexte spécifique à chaque entreprise.
Est-il opportun de négocier le nombre annuel de réunions ?
Soulignons en dernier lieu que les représentants du personnel auront à trancher un dilemme : est-il opportun de négocier le nombre de réunions et leur périodicité ?
La question peut sembler surprenante vu que ce nombre diminue fortement avec le CSE. En réalité, elle mérite d’être posée :
- Des réunions extraordinaires sont possibles, à la demande motivée de deux élus, titulaires ou suppléants (article L2315-27).
- L’article L2315-27 précise que le CSE est réuni « plus fréquemment en cas de besoin, notamment dans les branches d’activité présentant des risques particuliers ».
- C’est l’employeur qui a intérêt à désengorger l’ordre du jour des réunions du CSE, faute de quoi elles seront interminables. Les élus ont sur ce plan un moyen de pression dont ils ne doivent pas se priver, en particulier pour obtenir des représentants de proximité.